Vivre avec la maladie d’Alzheimer en EHPAD

La maladie d’Alzheimer affecte actuellement 850 000 personnes en France, dont près de 300 000 sont hébergées dans des établissements pour personnes âgées dépendantes (EHPAD).

En effet, lorsque les patients se situent au stade sévère de la maladie, et présentent des troubles du comportement difficilement gérables à domicile, malgré la meilleure volonté des proches, il est parfois salutaire de pouvoir passer le relais à des professionnels formés aux approches thérapeutiques des patients désorientés. 

Senior woman playing checkers with a nurse in a retirement home

Des Unités de vie Alzheimer dans presque tous les EHPAD

Dans ces unités protégées, le personnel soignant et encadrant est constamment formé, il est également plus nombreux que dans les autres services, et prend en charge un nombre restreint de malades, au maximum une vingtaine.

De plus, l’espace est aménagé afin de permettre aux patients de déambuler en toute sécurité sans risquer de chuter ou de fuguer. Grâce, notamment à des dispositifs de bracelets de géolocalisation ou des portes à digicode. Toutefois, il ne s’agit pas d’espaces confinés, dénués de toute humanité, loin s’en faut.

L’Unité de vie Alzheimer devient souvent « le cocon chaleureux » offrant de solides repères aux personnes désorientées. Elles bénéficient d’un projet de vie et de soins dès leur entrée en EHPAD.

Quels sont les avantages d’être hébergé dans une unité de vie Alzheimer?

  • La personne est assistée et surveillée 24 heures sur 24. Elle ne court aucun danger, ni pour elle-même, ni vis-à-vis des autres. Une sécurité nécessaire quand les troubles du comportement entrainent parfois de graves dépressions ou des états suicidaires. Ces risques peuvent être prévenus à travers un suivi médical soutenu et des relations humaines de qualité.
  • Le traitement peut être à tout moment ajusté s’il présente trop d’effets secondaires ou s’avère inefficace.
  • Des psychothérapeutes sont présents ainsi qu’un personnel particulièrement formé et habilité à traiter les troubles du comportement. Les séances sont rapprochées et soutenues, ce qui accroit les chances de stabilisation de l’état de santé.
  • Les personnes souffrant de troubles importants du comportement ont besoin de repos et d’attention, car ces symptômes sont éprouvants physiquement et moralement. Or, en maison de retraite médicalisée et en unités de vie, on veille sérieusement à la qualité du sommeil et à celle de l’alimentation.
  • Des groupes de parole sont organisés pour favoriser peu à peu le retour à une certaine sociabilité.
  • Des animations variées ainsi que des activités thérapeutiques adaptées à l’état de santé et au rythme d’appropriation des patients sont proposées chaque jour. Elles permettent de conserver les capacités cognitives existantes.

Senior and young holding hands outsidePrendre du répit à travers un séjour temporaire

Au bout de quelques semaines, lorsque le traitement médicamenteux agit efficacement et que la thérapie commence à porter ses fruits, la personne souffre moins de l’agitation et reprend progressivement confiance en elle, son état se stabilise généralement. 

Dans le cadre d’un séjour temporaire, l’aidant peut ainsi prendre de son côté du répit et se ressourcer, tout en étant rassuré par le fait que son proche est parfaitement encadré.

Les relations familiales s’apaisent et les bienfaits de ce type de séjour sont alors partagés.

SENIORSUne entrée bien préparée et effectuée dans l’intérêt de la personne âgée malade d’Alzheimer

Alors que beaucoup redoutent l’enfermement de leurs proches malades d’Alzheimer ou une trop grande consommation de médicaments pour stopper les troubles du comportement, voici le témoignage d’un membre du personnel d’une Unité Cognitivo-Comportementale (UCC) exprimé à l’occasion des 8èmes rencontres France-Alzheimer: « Travaillant dans une UCC, je peux témoigner que le patient est la priorité du service et que le moins de médicaments possibles lui sont administrés. »

A cette occasion, le gériatre Frédéric Ammouial, médecin coordonnateur en EHPAD, a donné sa personnelle et très belle définition des établissements pour personnes âgées dépendantes:

« Je définis un EHPAD de la sorte : E comme Égalité ; H comme Hébergement/Hôtellerie ; P comme Professionnels; A comme Aidants, amis, bénévoles, familles ; D comme Docteurs. » Avant de souligner au sujet des UCC:

« L’expertise des UCC est bénéfique pour les EHPAD. Ces unités ne sont toutefois pas la panacée dans le domaine du traitement. Le médecin coordonnateur d’un EHPAD a toute sa place pour faire le lien entre les professionnels dédiés et les animateurs. »

Ainsi, pour ce spécialiste, la question de la préparation à l’entrée en institution est essentielle:

« L’EHPAD ne doit pas être choisi par dépit, lorsqu’il est trop tard. Une évaluation gérontologique peut être réalisée à l’hôpital, qui permettra de décider, au vu des aides allouées, du maintien à domicile ou de l’entrée en institution. »