La balnéothérapie en EHPAD
Améliorer le bien-être des personnes âgées tout en soulageant leurs douleurs chroniques articulaires ainsi que les troubles du comportement, parfois de manière significative et durable, font partie des objectifs poursuivis par les maisons de retraite et EHPAD proposant la balnéothérapie à leurs résidents…
Un bain de bien-être aux vertus thérapeutiques
Plonger dans un bain bouillonnant chaque matin, se laisser masser par des jets à remous, tout en étirant ses articulations douloureuses, quoi de mieux pour démarrer la journée ?
Les effets semblent immédiats: détente, relaxation, soulagement des douleurs chroniques, d’une arthrose persistante, des troubles de l’agitation et de l’anxiété…
Heureux sont les résidents qui pratiquent régulièrement la balnéothérapie au sein de leur maison de retraite et EHPAD. A tel point que ces séances sont de plus en plus inscrites à l’ordre du jour des plannings de nombreux établissements soucieux d’apporter du bien-être ainsi qu’une certaine approche thérapeutique non médicamenteuse à leurs pensionnaires.
Ainsi, le groupe ORPEA qui dispose de 354 établissements en France avec une capacité d’accueil de 32 792 lits -sur un total de 653 sites répartis sur 8 pays- a réalisé une étude auprès de ses résidents pour mesurer l’impact de la balnéothérapie et ses bienfaits supposés chez les personnes âgées.
Ainsi, à la question «La balnéothérapie vous offre-t-elle un bien-être?» la réponse est oui dans 100 % des cas — immédiatement après le bain dans 100 % des réponses également, et quelques heures après le bain dans 78 % des réponses.
Même enthousiasme concernant la diminution des douleurs après les séances, 81% des participants ressentent de tels effets.
Toutefois, l’étude ne permet pas -en l’état- de prouver un impact certain sur l’amélioration de l’endormissement (pour seulement 20% des résidents testés) ou une éventuelle diminution des antalgiques pour soulager les douleurs quotidiennes, malgré l’appui des séances de balnéothérapie.
Pour autant, d’après les psychomotriciens ayant réalisé l’étude:
« La balnéothérapie s’inscrit, à l’évidence, parmi les vecteurs non seulement de limitation de la perte d’autonomie, notamment aux âges extrêmes, mais aussi d’amélioration du bien-être. C’est en tout cas ce que suggère le fait que toutes les personnes ayant participé à notre étude aient souhaité poursuivre les séances de balnéothérapie. »
Calmer l’agitation et les troubles du comportement chez des patients désorientés
En effet chez les personnes âgées présentant des troubles du comportement, ou souffrant de démence telle que la maladie d’Alzheimer, le moment de la toilette peut être vécu comme une situation difficile voire donner lieu à des réactions agressives envers le personnel soignant.
Or, une étude réalisée par des psychomotriciens exerçant auprès de 5 EHPAD du groupe ORPEA a permis de montrer:
« Les effets à court, moyen et long terme d’un bain thérapeutique sur les troubles du comportement. Ce moment privilégié, qui concourt à la détente et au bien-être, facilite la réappropriation du contact avec l’eau et avec l’autre, et facilite progressivement l’acceptation des soins d’hygiène en limitant la fréquence des refus de soin, notamment la résistance à la toilette. »
Ainsi, cinq semaines durant, une dizaine de patients, généralement anxieux et angoissés, âgés de 85 ans en moyenne se sont régulièrement immergés dans des bains bouillonnants pendant 15 minutes, suite à quoi ils se sont montrés:
« Unanimement détendus, manifestant une amélioration de leur bien-être par la parole ou les signes non verbaux (regards et visage apaisés, relâchement musculaire, respiration plus lente et plus ample, sourires, etc.).«
Pour le Dr Linda Benattar, directrice médicale du groupe ORPEA, les bienfaits de la balnéothérapie sont évidents:
« Sans prétendre révolutionner la prise en soins des personnes âgées atteintes de démence, cette étude observationnelle démontre l’intérêt de ce type de thérapies non médicamenteuses pour le plaisir et le bien-être des personnes accueillies. Elles gagneraient à être généralisées, car elles ont aussi un impact sur les conditions d’exercice et de travail des équipes soignantes ».
En clair, rien que du bonheur…