Le port d’une aide auditive réduit le déclin cognitif
C’est en effet ce qui ressort d’une étude menée pendant 25 ans par l’INSERM sur 3777 personnes âgées de plus de 65 ans. Une bonne audition permet de ralentir le déclin cognitif observé avec l’âge, tandis qu’une mauvaise audition l’accélère…
« On estime à 2/3 la proportion de personnes ayant une perte auditive chez les 70 ans et plus. En effet, 30 % des personnes de 65 ans et plus présentent une perte d’audition, et 70 % à 90 % des 85 ans et plus. En outre, 2/3 de ces personnes ne seraient pas appareillées. »
précise le compte rendu de cette vaste étude débutée en 1990 par l’INSERM, dont l’objectif était d’analyser l’association entre perte auditive, port d’un appareil et déclin cognitif.
La cohorte PAQUID a inclus 3777 personnes âgées de 65 ans et plus, vivant à domicile dans les départements de la Gironde et de la Dordogne. Lesquels ont été suivis pendant 25 ans, ce qui en fait l’étude la plus longue à travers le monde.
« Diverses études suggèrent l’implication de ces troubles auditifs dans le fonctionnement cognitif, la dépression, l’atrophie cérébrale, les activités sociales, les actes courants de la vie quotidienne ou encore les comorbidités. Les performances cognitives sont plus faibles chez les personnes ayant une perte auditive. » souligne le rapport.
D’autant que le risque de démence est doublé pour une perte auditive modérée, triplée pour une perte moyenne et multiplié par cinq pour une perte sévère.
Or, en France on estime à 3 millions le nombre de personnes souffrant de problèmes auditifs, dont un million ne serait pas appareillée. Avec toutes les conséquences que l’on connait sur la qualité de vie, l’autonomie, l’exclusion sociale, voire la dépression.
Ainsi, le dépistage chez les personnes âgées et l’appareillage permettrait de restaurer les capacités de communication en favorisant les activités sociales, et par la même les capacités cognitives existantes.
